Un week-end avec Patrick Leboutte

 

DEPLACER LES REGARDS

 

A l’exception de quelques trop rares noms (Sembène, Cissé, Ouedraogo, Sissako, que des hommes « naturellement »), adoubés par le festival de Cannes, que savons-nous vraiment des cinématographies des pays de l’Afrique noire, tant l’Histoire du cinéma reste majoritairement (et désespérément) occidentale et blanche ? La récente reconnaissance en France de la cinéaste camerounaise Rosine Mbakam, désormais domiciliée à Bruxelles, nous offre l’occasion de rectifier le tir, nous invitant à déplacer nos regards vers de nouveaux horizons et d’autres façons de voir, quitte à déconstruire les nôtres afin de nous ouvrir plus grands les yeux. Tel est bien un des mérites de ses cinq films réalisés depuis 2016, en seulement une petite huitaine d’années, celui d’oser affirmer avec un aplomb peu commun l’ancrage et le point de vue d’une femme africaine, née à Yaoundé et qui ne s’en laisse pas conter ni dominer. Le cinéma de Rosine Mbakam est généreux, amical, hospitalier, ouvert à toutes et tous – quelle que soit la couleur de leur peau, quand bien même elle revendiquerait la sienne, à raison -, et d’abord tissé de relations complices entre femmes et d’échanges certes durs, mais toujours affectueux, un cinéma de l’intimité, diront certains, mais en permanence capable de faire entrer dans le moindre plan, comme dans une alcôve ou une chambre d’écoute, toutes les vibrations d’un monde malmené et toutes les douleurs, en particulier féminines, d’un continent entier. Rosine Mbakam est d’ores et déjà une des plus grandes cinéastes de la parole, celle des humbles et des exclues, des invisibles et des recluses, autrement dit une grande cinéaste de l’écoute, consciente que l’une ne va pas sans l’autre. Chacun de ses films orchestre magistralement un renversement du point de vue : en sortant de la salle, je ne suis plus totalement celui que j’étais en y entrant, sans doute un peu plus femme, sans doute un peu plus noir.   Patrick Leboutte.

 


Samedi 20

10h00

Samedi 20

14h30

 

rencontre avec deux jeunes monteurs

Samedi 20

16h30

125 hectares

 

pot des

20 ans

Samedi 20

18h00

Samedi 20

21h00


Dimanche 21

10h00

Dimanche 21

14h30

Dimanche 21

17h00


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