La vie de Joaquim, un Portugais, ouvrier dans la mécanique aéronautique, qui a quitté quand il était jeune, dans les années ’70, son Ribatejo natal, sous la dictature salazariste, pour émigrer à New York où, après une semaine de travail en usine, il sera chauffeur de taxi, puis qui revient au Portugal et dont le portrait est saisi alors qu’il est au bord de la retraite, en train de réunir ses derniers points de retraite.
Entre New-York et Vila Franca de Xira (Ribatejo, dans le proche nord-est de Lisbonne), entre documentaire et un certain romanesque, le parcours d’un combattant aux allures rockabilly, une vie d'émigration restitués avec grande sensibilité.

De l'intérieur des chantiers de destruction, puis de construction, qui transforment des bâtiments publics ou de vieux immeubles en hôtels ou appartements de luxe, ce film saisit les effets de l’affairisme immobilier et du sur-tourisme sur la ville de Lisbonne.
Au fur et à mesure de la confiance qui se construit entre le cinéaste et les ouvriers, le film s'oriente vers le portrait de travailleurs guinéens (Guinée-Bissau) de la banlieue qui travaillent sur ces chantiers du centre de la ville.

Un jeune indigène du peuple Krahô, après avoir entendu, dans la forêt, par un chant, l’esprit de son père disparu l’appelant à devenir chaman, refuse ce destin et quitte le village pour la ville.
Découvrant Chuva é Cantoria na Aldeia dos Mortos à Citéphilo, à Lille, en novembre 2019, Philippe Descola, l’anthropologue des Achuar de l’Amazonie équatorienne, saluant singulièrement la capacité de ce film à en restituer le monde sensible, déclara y voir « le premier film qui montre ce qu’est vraiment l’Amazone amérindienne contemporaine ».

La Fleur de Buriti met en scène, dans le cadre d’une fiction construite avec la communauté du village de Pedra Branca, trois périodes de la résistance du peuple Krahô, guidé par la force de ses rituels, la force de son lien à la nature, et par son souci de la liberté.
Le massacre de 1940 commis par des fazendeiros, la création de la Garde Rurale Indigène par la dictature militaire brésilienne en 1969-70, et la mobilisation à Brasilia des peuples indiens du Brésil contre le pouvoir de Bolsonaro.
Capacité du cinéma, éminent « art du présent d’un pays », à articuler le souci du présent à la remémoration, partagée dans l’enquête, et dans l’écriture du film, avec le peuple concerné, d’un passé d’oppression.